Login

Des roses anciennes plus résistantes

Chaque rosier est identifié par un petit panneau.

Sylvie et John Brun ont créé une roseraie sur un sol aride et caillouteux. La pépiniériste donne ses conseils de culture et de bouture des rosiers anciens.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

À Bédoin (Vaucluse), sur un terrain en friche de l’ancienne ferme du quartier de Gérenton, la pépiniériste Sylvie Brun a découvert, sous de hautes ronces, des églantiers et des aubépines. Germe alors l’idée de créer un jardin de production de rosiers anciens, ouvert au public.

Cette ancienne professeure de physique, passionnée par les roses, choisit chez des professionnels des pieds mères non-remontants, qu’elle bouture chaque automne, avec un tiers des ramures taillées. Sa roseraie réunit 300 variétés qui résistent au temps sec, à la chaleur, et au froid : « Nous avons juste 20 cm de sol, et une terre calcaire et légère. Si les rosiers se plaisent ici, à 300 m d’altitude, ils seront encore mieux partout ailleurs ! », commente volontiers Sylvie Brun.

2 paillages par an

Lors d’une visite guidée (1), elle explique les pratiques qu’elle a adoptées pour que les plantes se renforcent et s’adaptent aux climats rudes. Les arrosages sont de plus en plus espacés, d’une année sur l’autre, pour favoriser l’enracinement profond. Le paillage est renouvelé deux fois par an. Pas d’engrais de synthèse, mais un mélange maison de fumier de cheval et de bois raméal fragmenté (BRF) broyé et tamisé. Le désherbage est composté, et des branchages sont entassés pour créer un refuge de biodiversité.

Les plus anciennes variétés York & Lancaster datent du XVIe siècle. Aux rosiers de Chine, de Damas, Alba, Centifolia, Muscosa (adaptés à la sécheresse), Moscatha (adaptés au sol calcaire) et Pimpinellifolia (très robustes), la rosiériste a associé des plantes vivaces méditerranéennes : ballotte, lavande, sauge, santoline, ciste, stachys, etc. Certaines créent de la confusion pour éloigner les insectes prédateurs. Les espaces sont organisés pour déambuler, avec le géant de Provence – le Mont Ventoux – en surplomb. Chaque plante est identifiée par un panneau. A l’ombre des chênes de taille modeste, les visiteurs peuvent se poser sur une chaise, ou le matelas coloré d’un vieux lit en fer.

Alexie Valois

(1) Visites de mai à juillet. Site : roses-anciennes-du-ventoux.com.
Expédition de boutures : de décembre et janvier.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement